Biennales des résidences d’artistes à la collection Lambert en Avignon, du 12 novembre 2022 au 12 février 2023
Curateur.ices :
Victorine Grataloup, curatrice résidente de la biennale ¡ Viva Villa !
Stéphane Ibars, curateur associé pour la Collection Lambert
Créé en 2016 à l’initiative de l’Académie de France à Madrid – Casa de Velázquez à Madrid, la Villa Kujoyama à Kyoto et l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, le festival ¡ Viva Villa ! est né d’une volonté conjointe de proposer un rendez-vous régulier sous la forme d’une manifestation commune aux trois institutions. Présenté en France, cet événement réunit les artistes, créateurs et créatrices, chercheurs et chercheuses accueillis dans ces établissements français situés tous trois à l’étranger.
Organisée dorénavant tous les deux ans sous forme de biennale, cette manifestation offre un aperçu de la diversité des travaux des résidents à travers des propositions qui décloisonnent le champ esthétique et favorisent le dialogue entre différentes disciplines.

Le temps de travail est très long chez Maxime Biou : chaque toile résulte d’un processus de maturation à l’atelier. « Il y a plein de tableaux recouverts en dessous de chacun de ceux qui sont terminés.[1] »
Les formats sont volontiers de grande taille, et les corps représentés à échelle souvent humaine ou presque. Face au tableau, pour celui ou celle qui regarde, cela crée un rapport physique immédiat. Une relation.
Chaque figure peinte est par ailleurs auréolée, les contours traités comme un halo avec des retraits de matière grattée. La soustraction de peinture à l’huile laisse apparaître les couches inférieures, et crée une forme de vibration très particulière.
Les personnes représentées paraissent régulièrement assoupies, seules ou à plusieurs. Une des toiles donne ainsi à voir une femme à la carnation très pâle, nue, flottant sur un grand fond bleu un peu inquiétant comme à la surface d’un lac sombre. Ses yeux sont indiscernables — peut-être qu’elle dort, ou bien agonise-t-elle ?
Souvent, les compositions naissent d’images vues, préexistantes, qui ont marqué Maxime Biou. « Il y a l’image, la narration de l’image, mais il y a surtout toute la dimension picturale, purement picturale. Qu’il s’agisse d’un chien, d’un cheval ou d’un drapé, c’est ce qui donne sa force au tableau.[1] »
Texte Victorine Grataloup
[1] Toutes les citations proviennent d’un entretien mené avec l’artiste à son atelier à la Casa de Velázquez, janvier 2022.