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EN SI, PARA TI, MAS ALLA

Exposition collective à l’institut français de Madrid, avec le soutien de la Casa de Velazquez, du 22 septembre au 21 octobre 2022

Commissariat Maria Santoyo

2022, Huile sur toile, 170 x 200 cm

En soi, pour toi, au-delà

La peinture figurative est un moyen d’expression artistique ancestral, injustement vilipendée dans certains contextes actuels et assimilée à un enseignement académique de l’art. Toutefois, il y a un éternel retour à la représentation de l’humain, ou à la recherche de ce qui nous rend humains à travers la peinture, avec des pratiques qui sont actuellement loin d’être normatives et qui ne se nourrissent pas nécessairement du monde visible ou d’une notion stable de la réalité.

La nouvelle figuration (phénomène émergent et de premier plan au sein des nouvelles générations d’artistes) propose une représentation autre du corps qui commence par l’acceptation de son étrangeté, de son manque de qualités essentielles ou identitaires. Transposée sur la toile, la silhouette humaine (propre, appropriée ou imaginée) se montre incapable de contenir la particularité vitale de l’individu contemporain ou sa signification concrète dans un monde toujours moins instable et dépourvu de certitudes.

Jean Paul Sartre a su formuler cette angoisse, ramenée à la vie quatre-vingt ans plus tard dans un contexte bien particulier : nous n’avons pas d’essence, mais nous sommes condamnés à être libres pour définir notre signification. Le en-soi sartrien, cette matérialité en manque de raison d’être est présente autant sur la toile vierge que dans le corps en tant qu’objet/sujet de représentation et dans notre propre corporéité comme êtres sociaux, sexuels, politiques (vivants, en somme). Et le pour-soi, ou la liberté, se présente dans le propre acte pictural, compris non pas comme un certificat d’existence mais comme une volonté de lien.

Dans cette quête partant de la toile et du corps comme toile originelle (pas toujours humaine, ou pas si humaine), la peinture offre des êtres absents, possibles, symboliques ou transfigurés qui confrontent le spectateur et évoquent des questions primitives : qui suis-je ? Qui m’accompagne ? J’appartiens à un lieu ? Suis-je humain ? Et l’humanité s’impose finalement comme une délivrance, que nous partageons les mêmes incertitudes.

Commissariat réalisé par María Santoyo, sur invitation de l’Académie de France à Madrid

Vue d’exposition, photo Maria Santoyo

EN SÍ

Las figuras de Félix Deschamps Mak son recuerdos imprecisos, imágenes arrojadas al lienzo. Desasidas e incomunicadas, habitan un espacio fuera del tiempo, puramente pictórico. Goya se hace presente en una escena en la que hombres y mujeres son fantoches a la espera de argumento.

PARA TI

En las obras de Maxime Biou, el espacio íntimo es opresivo. El espectador observa sin permiso a unos seres ensimismados, dormidos, tal vez sin aliento. La perspectiva no es la de una ventana o una puerta entreabierta, parece la de una cámara de vigilancia. El amor como renuncia y como refugio en tiempos conflictivos se cita asimismo en la obra de Carmen Ayala Marín, que cuestiona la pertinencia contemporánea de las nociones de cuerpo o paisaje optando por la omisión de la belleza, por una revuelta. Laurent Proux subvierte radicalmente la idea de cuerpo en un ejercicio que tiene sus raíces en el collage y que juega con el fragmento y la escala. Una mano gigante y corporeizada yace agotada en lo que parece un aula, o una oficina, algo que percibimos como un espacio doctrinal.

MAS ALLA

Cuando la pintura se libera de lo real, el sujeto desaparece paulatinamente, se convierte en una figura espectral o se diluye definitivamente. En ese tránsito, el pintor ya no habla de la condición humana o de su propia condición, sino de la pintura misma. Las imágenes mentales de Xie Lei nos remiten mediante una paleta onírica y poderosa a una dimensión perturbadora en la que los seres representados parecen dioses o monstruos mitológicos. La piel es carne con ojos, el cuadro nos mira a nosotros. Dicha carne puede apelar a la muerte, entrar en proceso de descomposición como en la obra de Nathalie Bourdreux, íntimamente relacionada con el barroco tenebrista. Eve Malherbe también se nutre de los grandes maestros y su reivindicación pictórica desde la dificultad del ropaje para representar lo invisible: el recuerdo de nuestra fisicidad, de lo que una vez fuimos. En ausencia de lo humano, la tela es la piel, la huella y la memoria.

Texte Maria Santoyo

Vue d’exposition, à gauche une peinture de Laurent Proux